Jeu coopératif, quezaco ?

Texte de Stéphanie Prin

« Et si les jeux proposaient autre chose que de dresser les joueurs les uns contre les autres en ne valorisant que le plus fort, le plus performant ? Et si les jeux fondaient le plaisir de jouer sur la solidarité et l’entraide ? » (Documentation OCCE)

Parmi les jeux coopératifs, nombre d’entre eux sont appréciés au « Cercle de Stratégie ». En voici une petite présentation, pour compléter votre ludothèque, tous niveaux de difficulté ou d’âge.

Dans une atmosphère de confiance coopérative, voici de quoi s’amuser sans éliminer ni exclure qui que ce soit, sans envahissement de violence ou de compétition.

Un peu d’Histoire :

Plusieurs cultures développèrent des jeux coopératifs à travers les âges. L’une des recherches anthropologique fut ainsi menée par Margaret Mead, puis reprise par Terry Orlick, qui établit des liens entre l’utilisation de jeux coopératifs et le degré de violence des civilisations.

En Occident, les premiers jeux sans gagnant ni perdant naquirent sur le continent américain, au sortir des guerres. Aux Etats-Unis, les mouvements souhaitant moins de violence suite à la guerre du Vietnam, permirent la création des « New Games » avec Steward Brand.

La première maison d’édition de jeux coopératifs fut fondée ensuite en 1972, par la famille canadienne de Jim Deacove : une centaine de jeux pour tous les âges. Des recueils de jeux sans compétition firent leur apparition également (Terry Orlick, enseignant à l’Université d’Ottawa) et furent testés dans les écoles du Canada.

En 1975, l’enseignement des jeux coopératifs émerge finalement, via la « New Games Foundation » et Dale Lefevre.

« L’éducation à la résolution non-violente des conflits se pratique dès l’école dans certains pays comme les Etats-Unis, le Canada, l’Australie, etc. C’est, à notre avis, un objectif fondamental dans toute démarche éducative. » (Documentation OCCE)

Ces travaux américains intéressèrent les psychologues allemands au cours des années 80 : les premiers jeux de société coopératifs européens furent donc créés. L’éditeur allemand Herber s’inspira en effet de ces recherches, puis Habba et Ravensburger. Les allemands trouvèrent ces jeux très utiles : eux aussi avaient vécu deux grandes guerres et ne souhaitaient pas créer ou vivre de nouveau un terrain qui soit propice à la propagation de la violence.

A l’aube des années 2000, ces jeux s’importent et se diffusent enfin en France, grâce aux Associations. De nouveaux jeux sont également créés, chaque fois couronnés de succès. Le Festival des Jeux de Cannes prime d’ailleurs les premiers jeux coopératifs en 2012.

Notre Top 12 des jeux coopératifs
joués au « Cercle de Stratégie »

Jouer et gagner tous ensemble, pour les plus grands :

Hanabi : jeu de cartes pour une partie de « réussite en équipe ». Vous ne pouvez jamais voir votre propre main, car elle reste tournée vers les autres joueurs : seul le verso de vos cartes est visible pour vous. Vos partenaires donnent des indices, pour que vous sachiez quelle carte jouer au bon moment.

Andor : qui jouerez-vous dans l’équipe de personnages ? Le nain, l’archère ? La magicienne et le guerrier sont aussi dignes d’intérêt dans votre quête. Les extensions existent pour ce jeu réputé et apprécié chaque année, personne ne s’en lasse. Possibilité de télécharger des bonus.

Unlock (versions 1, 2 et 3) : inspiré des Escape Games, l’équipe de joueurs dispose d’une énigme-scénario à résoudre collectivement, à partir de cartes (3 niveaux de difficulté). L’application téléchargeable est gratuite, et permet de valider les résolutions, ainsi que de jouer en temps limité et d’écouter la musique d’ambiance. Des indices peuvent également s’obtenir pour débloquer la situation, ou trouver les nombres cachés qui vous auraient échappé.

Dead of Winter : jouez deux survivants en plein hiver, qui doivent avec leurs compagnons survivre ou éviter les zombies, après la contamination. Jeu prenant, et habile, le chien Sparky est recommandé pour sa capacité spéciale et amusante d’un point de vue philosophique.

Mysterium : à la frontière du Cluedo coopératif et de jeu de rôle, choisissez le fantôme qui jouera le maître de jeu, pour habilement vous faire deviner les circonstances de son meurtre. Grâce à des cartes, les indices que le fantôme livre permettront (peut-être) de découvrir qui l’a tué, en quel lieu et avec quelle arme. Un jeu apprécié pour son ambiance historique et ses mystères. L’extension existe également.

Jeux vidéos en réseau : nous reparlerons d’eux dans un prochain article, ils sont également très intéressants. Notre Association dispose d’un réseau permettant ces jeux en équipe, c’est à vivre au moins une fois dans sa vie. Le travail d’équipe prend alors tout son sens !

Les Jeux de rôles : un Maitre de Jeu anime le scénario, et déroule l’histoire au fur et à mesure que l’équipe des joueurs voyage ou atteint des objectifs. Le Maître de jeu n’est ni « avec vous » ni « contre vous », c’est le conteur qui anime votre histoire de jeu.

Semi-coopératif : ici, vous jouerez « seul contre tous les autres », ou bien en deux équipes.

Not Alone et extension : « seul contre tous les autres », l’un des joueurs joue la planète et son écosystème, qui tente d’assimiler une équipe de naufragés de l’espace. Très difficile et jeu stratégique d’équipe de haut niveau pour réussir à gagner, mais tellement plaisant pour tous les niveaux.

Captain Sonar : constituez vos deux équipes, et plongez dans les abysses marines. Chaque joueur occupe un poste précis, les chaînes de transmission des ordres sont la clé de ce jeu rapidement prenant. Une bande-son existe en téléchargement pour se croire davantage dans un sous-marin. Écouter pour détecter la position du sous-marin adverse, faire le plein d’air en surface, vite redescendre avant d’être repéré, que de tâches à se répartir et réussir en symbiose d’équipe !

Pour les joueurs de niveau intermédiaire

Bandido : empêchez le bandit prisonnier de s’évader en bloquant tous ensemble ses couloirs et issues. Pour ceux qui connaissent, c’est un modèle coopératif du jeu « Saboteur ». Les choix de l’équipe seront essentiels pour réussir. Parties rapides et vite addictives.

Pour les débutants (3-6 ans) :

Hop, Hop Hop : faites traverser le troupeau de moutons, en équipe, pour qu’il rejoigne à temps la bergerie en bas de la montagne. Si le pont de la rivière s’écroule avant, sous le souffle du vent, l’équipe pourra rejouer de nouveau. Jeu en 3D, avec éléments en bois.

Woolfy : bienvenue chez les trois petits cochons. Construisez la dernière maison de pierre qui pourra les mettre à l’abri du loup, réfugiez-vous parfois dans la cabane de paille ou en bois, sauvez les frères mis en marmite, et surtout évitez le loup. Jeu en relief, figurines et maison en pierre.

Chatastrophe : le jeu se joue en deux versions, les uns contre les autres ou bien en version coopérative. Jeu de mémoire et avec le plaisir de jouer dans une maison montée en 3D.

Texte de Stéphanie Prin

Top